L’Imam Mouslim Ibn Al-Hajjâj Ibn Mouslim

C’est l’Imâm de la communauté, le modèle, le maître des savants du Hadîth, Abou Al-Housayn Mouslim Ibn Al-Hajjâj Ibn Mouslim Al-Qushayrî An-Naysâboûrî. Il y a une incertitude au sujet de sa date de naissance. Selon certaines opinions, il serait né en 204 A.H., selon d’autres, sa naissance fut en 206 A.H. À propos de son physique on dit qu’il était grand de taille, portant une barbe blanche et un turban dont l’extrémité descendait au milieu de ses épaules. Début de son apprentissage L’Imam Mouslim naquit dans un milieu propice à l’apprentissage des sciences religieuses. En effet, Naysaboûr comptait un très grand nombre de savants enseignant les sciences religieuses qui leur ont été transmises de génération en génération, depuis le temps des Compagnons de notre noble Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui.Il naquit dans une famille pieuse et son père, qui avait une prééminence dans les cercles de science, accorda beaucoup de soin à l’éducation de son fils. Depuis sa plus tendre enfance, L’Imam Mouslim, commença donc l’apprentissage des sciences religieuses et notamment la loi islamique. Cette jeune pouce grandit dans une terre des plus fertiles et porta ses fruits. En 218 A.H., alors qu’il n’avait que 12 ou 14 ans, il s’initia à Naysaboûr aux sciences du Hadîth grâce à son cheikh Yahyâ At-Tamîmî. Le premier voyage entreprit par l’Imâm fut en 220 A.H. lorsqu’il quitta Naysaboûr pour accomplir le pèlerinage. Au cours de son voyage, il assista à des séances d’enseignement de Hadîth. Il fut de retour rapidement à sa terre natale. Ses différents voyages à la recherche de la science Il fallait partir à la recherche du savoir auprès des maîtres de cette noble science vivant dans la vaste terre de l’islam. C’est pourquoi, L’Imam Mouslim, comme les autres imâms du Hadîth, entreprit de longs voyages dans une grande quête du savoir. Premier voyage: Son voyage pour accomplir le pèlerinage en 220 A.H. Il rencontra à la Mecque cheikh Abdallah Ibn Maslamah Al-Qaânabî et assista à son enseignement du Hadîth. Sur son chemin, arrivé à Koûfah, il écouta cheikh Ahmed Ibn Yoûnous enseigner le hadîth ainsi que quelques autres savants. Ce voyage fut court. Deuxième voyage: Il entreprit un long voyage avant 230 A.H. pour acquérir la science. Il parcourut les terres et accompagna de nombreux savants pour puiser dans leur savoir. Citons les pays où il étudia le hadîth lors de ce voyage: La région de Khorasân. Ar-Ray. L’Iraq: plus précisément, il apprit par les savants de Koûfah, de Bassora et de Bagdâd où il fut de passage plusieurs fois. Son dernier séjour à Bagdâd fut en 259 A.H., cette fois il enseigna la science du Hadîth qu’il avait acquise avec brio pendant de longues années. Le Hijâz : en particulier, la Médine et la Mecque. Il y entendit le Hadîth par les grands cheikhs de la région, notamment de Ismail Ibn Ouways et Said Ibn Mansûr. Le Cham [actuels Syrie, Liban et Palestine]: Al-Khatîb, Ibn Asâkir et As-Samaânî ont mentionné le passage de L’Imam Mouslim par le Châm. Adh-Dhabî soutient que L’Imam Mouslim n’a pas appris le hadîth au Châm en raison du fait que l’Imâm n’a connu qu’un seul savant de Damas, qu’il aurait rencontré non à Damas, mais pendant son pèlerinage. Si l’opinion d’Adh-Dhahabî est correcte, L’Imam Mouslim aurait juste traversé le Cham sans passer par Damas. Son Savoir L’Imam Mouslim a donné la plus grande importance à l’apprentissage des sciences du Hadîth. Depuis sa plus tendre enfance, il s’est consacré à l’étude des Hadîths par les savants de ces nobles sciences. Même si l’Imâm a donné la priorité aux sciences du Hadîth, domaine où il se distingua par son excellence, il avait naturellement une bonne maîtrise des autres sciences islamiques comme l’exégèse, la jurisprudence etc. On ne peut parler des sciences du Hadîth sans mentionner Mouslim. Son disciple et ami Ahmad Ibn Salamah An-Naysâboûrî disait: «J’ai vu Abou Zourah et Abû Hâtim donner la prééminence à Mouslim Ibn Al-Hajjâj par rapport aux autres savants du hadîth de son époque».Abou Abderrahmane Ibn Abî Hâtim, un imâm du hadîth, dit de Mouslim: «Il fut un homme de confiance, du nombre des mémorisateurs [Hafidh], maîtrisant le Hadîth.» Les témoignages de ces éminents savants du Hadîth pour L’Imam Mouslim sont suffisants pour montrer son rang parmi les spécialistes de ces disciplines. Pour illustrer leur propos, mentionnant les différentes sciences relatives au Hadîth où l’Imâm brilla comme un flambeau : Science du Hadîth : On entend par science du Hadîth, la parfaite connaissance de l’énoncé des hadiths, de leur chaîne de transmission jusqu’au prophète, avec la connaissance d’éventuelles imperfections ou brisures dans la chaîne de narration et également le degré d’authenticité de chaque Hadîth. Aussi, la recueil de hadiths authentiques le plus apprécié, après la Somme Authentique de l’Imâm Al-Boukhârî, est celui de L’Imam Mouslim. Science traitant des narrateurs du hadîth (ilm rijâl Al-Hadîth) : Science fondamentale pour que le savant analyse les maillons de la chaîne de narration du hadîth. Moulsim fut un fin connaisseur des noms des narrateurs, de leurs surnoms, de leurs titres, de leurs lignées et de leurs biographies. Il a laissé des écrits de grande valeur dans cette science. Science dite du Critique du Hadîth: Science minutieuse qui permet d’analyser l’authenticité du hadîth en connaissant avec précision les qualités de chaque narrateur et leur capital en terme de confiance, mémoire, savoir, honnêteté, véridicité. Mouslim est l’homme de cette science; nous retrouvons un aperçu de cette science dans la préface qu’il a rédigé pour son Recueil de hadiths authentiques. Ses Maîtres Les longs voyages de L’Imam Mouslim lui ont permis de rencontrer un très grand nombre de savants du hadîth et de mémorisateurs [Hâfidh]. Dans le Recueil des hadiths authentiques de Mouslim, l’Imâm Al-Hâfidh Adh-Dhahabi compte 220 savants du Hadîth dont Mouslim rapporta des narrations fiables. Citons quelques-uns de ses grands maîtres : Abdallah Ibn Maslamah Al-Qaânabî. Le célèbre Imâm, Ahmad Ibn Hanbal. Le jurisconsulte et Hafidh, Ishâq Ibn Rahaweih. Le spécialiste du jarh et de la science des hommes du hadîth, Yahyâ Ibn Ma‘în. Le Hâfidh, Ishâq Ibn Mansûr Al-Kawsaj. Le savant à la plume prolifique, Abou Bakr Ibn Abî Chaybah. L’Ima&m du Hadith de Samarkand, Abdallah Ibn Abderrahmane Ad-Dârami Le Hâfidh, Mohamed Ibn Abdallah Ibn Numayr. Le savant ‘Abd Ibn Humayd. L’Imâm Abou Zouraâh Ar-Râzî, le grand savant du Hadîth. Il rencontra l’Imâm Al-Boukhârî, le Prince des Croyants en Science du Hadîth, la forteresse de cette science. Il reconnut sa science, l’aima et s’attacha à sa compagnie. Son Rang et ses mérites Par la Volonté de Dieu, ses efforts incessants dans la recherche de la science ont porté des fruits uniques. Dieu l’a doté d’une mémoire d’exception, d’une intelligence saillante et d’une compréhension profonde. Depuis son enfance, il avait déjà attiré l’attention de ses cheikhs qui ont fait son éloge. En voyant cette pouce bénie, son cheikh Ishâq Ibn Rahaweih vit qu’elle était promise à un grand avenir et s’exclama: «Quel homme sera-t-il lui!».Son cheikh Mohamed Ibn Bashshâr le compta parmi les quatre grand mémorisateurs du Hadîth de son temps : «les mémorisateurs (du Hadîth) sur terre sont quatre, dit-il, Abou Zourah Ar-Râzî à Rayy, Muslim à Naysabûr, Abdallah Ad-Dârimî à Samarkand, Muhammad Ibn Ismâîl à Boukhârâ». Dans les livres de biographies, les savants ont témoigné de sa science remarquable, sa précision, sa véridicité, sa rigueur, sa piété et ses nobles manières. Parmi les paroles synthétiques et très justes dites à son sujet, citons le témoignage du Qâdî Iyâd: «C’est les des Imâms des musulmans, l’un des mémorisateurs parmi les savants du Hadîth, aux écrits perfectionnés. Plus d’un Imâm parmi les anciens et les contemporains ont fait son éloge. Ils sont unanimes quant à son rang d’Imâm, sa prééminence et l’authenticité de son Hadîth, sa capacité de distinguer le vrai du faux. Ils s’accordent tous à dire que c’est un homme de confiance et acceptent son Hadîth». Ses Écrits L’Imam Mouslim composant de valeureux ouvrages dans les diverses branches de la science du Hadîth, tant sur le plan de la narration que sur le plan de la compréhension et de l’analyse. Parmi les livres qui nous sont parvenus de lui et qui témoignent de la science généreuse de cet homme: Al-Kounâ wal-Asmâ’, Tabaqât At-Tabioun, Al-Mounfaridât wal-Wijdân et sa pièce maîtresse, Sahîh Mouslim, le célèbre recueil de hadiths authentiques. Parmi ses livres qui n’ont pas survécu aux aléas des jours : Awlâd As-Sahâbah (Les Fils des Compagnons), Al-Ikhwah wa Al-Akhawât (les Frères et les Soeurs), Al-Aqrân (Les Paires), (les Illusions des Muhaddiths), Dhikr Awlâd Al-Housayn (Mention des Fils d’Al-Housayn), Mashâyikh Mâlik (les cheikhs de Mâlik), Mashâyikh Ath-Thawrî (les cheikhs d’Ath-Thawrî), (les cheikhs de Choubah). Sahîh Mouslim Mais la célébrité de notre Imâm a atteint son paroxysme et son astre n’a cessé de briller après la composition de son ouvrage excellent et précieux Sahîh Mouslim. Lorsque les savants ont parcouru Sahîh, ils ont réalisé le rang de l’Imâm qui le composa et sa parfaite maîtrise de la science du Hadîth, ses branches et ses arts subtils. Sa célébrité est telle que la noble science du Hadîth et son prénom, tout comme celui de notre maître Al-Boukhâri devinrent inséparables. L’Imam An-Nawawî dit dans la Préface de son valeureux Commentaire de Sahîh Mouslim: «[ce livre] lui a préservé une agréable mention et une bonne éloge jusqu’au Jour du Jugement». Al-Hâfidh Ibn As-Salâh affirma: «Par son recueil, Dieu -Que Son Nom soit exalté - l’a élevé comme un astre. Il est devenu ainsi un Imâm, un argument, dont le nom est mentionné en permanence dans les sciences du Hadîth ainsi que d’autres sciences». Il commença la rédaction de ce livre relativement tôt à Naysaboûr, après avoir sillonné les terres et rencontré les experts en la matière. Il avait 29 ans lorsqu’il entama l’écriture de son Sahîh. Quinze ans plus tard, il mit le point final du livre que nous avons entre les mains. On relate qu’il dit au Sujet de Sa Somme de Hadiths authentiques : « J’ai rédigé ce recueil de hadiths authentiques à partir de 300 000 hadiths transmis oralement». Il dit également : «Je n’ai inscrit un seul Hadîth dans ce recueil sans preuve et je n’ai écarté le moindre Hadîth sans preuve». Pendant 15 ans de sa vie, il scruta les 300 000 Hadiths auxquels il fait référence pour retenir ceux qui composent son recueil, à savoir des hadiths fiables dont l’authenticité ne fait pas l’ombre d’un doute. Il retint, sans répétition, 3033 hadiths qu’il a organisé en chapitres, puis il a réuni les chapitres en livres. L’ensemble de la communauté musulmane, savants ou pas, ont reçu avec joie cet ouvrage et lui ont accordé une place toute privilégiée, semblable à celle de Sahîh Al-Boukhârî. Les savants s’accordent pour le considérer comme Recueil de hadiths authentiques et ils ont dépensé des efforts conséquents pour servir ce livre. De nombreux savants ont composé des commentaires de Sahîh Mouslim. Citons à titre d’exemple, Ikmâl Al-Moualim bi Fawâ’idi Mouslim par Al-Qâdî ‘Iyâd, Al-Minhâj fî charh Sahîh Mouslim Ibn Ak-Hajjâj par l’Imam An-Nawawî, Ikmâl Al-‘Ilm par Muhammad Ibn Khalîfah connu par Al-Ubayy.L’intérêt accordé à Sahîh Muslim motiva l’écriture d’ouvrages traitant des narrateurs de hadîths présents dans ce recueil. Citons par exemple Rijâl Sahîh Muslim (les hommes de Sahîh Muslim) pat Ibn Manjaweih Al-Asbahânî, Rijâl Muslim Ibn al-Hajjâj (les hommes de Muslim Ibn al-Hajjâj) par Ibn Shirbîn Al-Ansârî, Tasmiyat Rijâl Sahîh Muslim Alladhîna Infarada bihim ‘an Al-Bukhâri (Mention des hommes de Sahîh Mouslim qu’Al-Bukhâri n’a pas cité) par Al-Hâfidh Adh-Dhahabî. Des abrégés, omettant les répétitions et les chaînes de transmission, ont également vu le jour, comme Mopukhtasar Sahîh Mouslim (l’Abrégé de Sahîh Mouslim) par l’Imâm Al-Qurtubî, (La Somme informant des finalités de la Somme de Mouslim) par Al-Moundhirî. Des savants anciens comme Al-Jawzaqî et Al-Baghawî ont réuni Sahîh Mouslim et Sahîh Al-Boukhâri dans un ouvrage. Cheikh Achinqîtî a écrit Zâd Al-Mouslim fîmâ ittafaqa ‘Alayh Al-Boukhârî wa Muslim, la Subsitance du musulman sur les hadiths agréés par Al-Boukhârî et Mouslim. Sahîh Mouslim fut l’objet de nombreuses éditions, accompagnées ou pas d’un commentaire. Sauf que la meilleure édition est probablement celle où cheikh Mohammed Abd Al-Bâqî propose une numérotation précise des hadiths et une indexation très détaillée. Décès de L’Imam Mouslim L’Imâm dirigea des cercles de science à la ville de Naysâbûr pour enseigner à ses disciples et les aimants qui venaient écouter les hadiths de notre maître, le Messager d’Allah. Parmi ses disciples les plus remarquables qui ont voyagé pour le rencontrer et s’instruire de sa science, figurent l’Imam Abou Issa At-Tirmidhî, Yahyâ Ibn Saïd, Ibn Khouzaymah, Abou Bakr Mohamed Ibn An-Nadir Al-Jârûdî, et d’autres encore. Il dépensa son temps entre l’enseignement oral et la composition d’ouvrages si bien que la nuit même de son décès il était préoccupé par une question qui fut évoquée dans son assemblée de science. Il passa alors sa nuit dans la recherche, mais avant la levée du jour, il répondit à l’appel de Son Seigneur et son âme purifiée et bénie retourna à Lui, le 6/05/ 875 E.C. Qu’Allah déverse Sa Miséricorde sur sa tombe à Nasr-Âbâd à Naysaboûr, qu’Il l’éclaire, qu’Il en fasse une prairie du Paradis, et qu’Il le récompense généreusement pour ses efforts pour servir la Sounnah purifiée et pour les trésors qu’il laissa à la communauté musulmane après lui.

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