La prière des deux fêtes de l'aïd

La prière de l’‘Aïd a été légalisée en l’an I de l’Hégire. C’est une Sunna impérative (mu‘akkada). Le Prophète r insista beaucoup sur son accomplissement et ordonna aux hommes et aux femmes de se rendre à la mosquée en vue de s’acquitter de cette prière.
1. La préparation:
Al-Hasan as-Sabti a dit: “Le Prophète r nous a ordonné, pour les deux célébrations de l’aïd, de porter les plus beaux habits que nous avons, de nous parfumer avec les meilleurs parfums que nous possédons et d’immoler une bête en payant la plus grosse somme dont nous pouvons disposer”.
Ibn al-Qayyam a dit que l’Envoyé de Dieu, pour sa part, portait, en ces deux occasions, ses plus beaux habits; il avait effectivement un vête- ment spécialement conçu pour la prière du vendredi et celles des deux ‘Aïd.
La Sunna recommande, lors de la célébration de la rupture du jeûne (‘îdu l-fitr), de manger quelques dattes avant de quitter la maison pour se rendre à la mosquée en vue d’effectuer la prière. Quant à la fête du sacrifice (‘îdu l-adhâ), il est plutôt recommandé de s’alimenter après la prière. Telle était la pratique du Prophète r selon plusieurs témoignages de ses compagnons lesquels, bien entendu, suivaient son exemple.
2. Lieu et moment de la prière:
Il est permis de prier, en ce jour, dans une mosquée. Cependant, il est préférable de l’accomplir dans une musalla, espace découvert de prière, située en dehors de la cité, à moins que la chute des pluies, le froid... ne le pemettent pas.
Se rendent en ce lieu pour effectuer la prière, hommes et femmes, jeunes et vieux, étant en voyage ou non, filles vierges ou mariées, étant en état de pureté ou ayant leurs menstrues, bien que celles-ci doivent prier à l’écart. Si l’orant, pour une raison ou une autre, ne peut pas faire sa prière en groupe, il est tenu de s’en acquitter seul.
La plupart des ‘ulama recommandent, aussi bien à l’imâm qu’aux orants, d’aller au lieu de la prière en empruntant un chemin et d’y revenir en passant par un autre. Jâbir et Abû Hurayra, parmi tant d’autres, attestent que telle était la tradition du Prophète r. Toute fois, il est à noter que revenir de la mosquée par le même chemin que celui de l’aller est permis.
Il est recommandé, avant la prière, de louanger et de glorifier Dieu. A ce sujet, il est dit dans le Coran à propos de la rupture du jêune: «A vous de parfaire le nombre imparti, en glorifiant Dieu de Sa guidance» (Coran, 2/185). Quant à la célébration de l’aïd du sacrifice, il est dit: «Rappelez Dieu pendant des jours dénombrés». (Coran, II/203). Il existe diverses formules d’invocations. Voici l’une d’elles.
“Gloire à Dieu et louange à Dieu. Il n’y a pas de force et de puissance qu’avec Dieu. Dieu est le plus grand (trois fois). Il n’y a pas d’autre divinité que Dieu.”
Subhâna Llâhi wal hamdu li Llâhi wa lâ hawla wa lâ quwwata illâ bi-Llâhi. Allâhu Abkar, Allâhu Akbar, Allâhu Akbar. Lâ ilâha illâ Llâh.
La prière commence au moment où le soleil s’élève à trois mètres environ de l’horizon. Quoi qu’il en soit, selon ash-Shawkâni, il est préférable d’effectuer le plus tôt possible la fête du sacrifice (îdul adhâ) afin de laisser le temps aux orants de se rendre chez eux et d’immoler le mouton. Inversement, de retarder la prière de la rupture du jêune (îdul fitr) pour pemmettre la distribution de l’aumône (çadaqatul firt) avant l’expiration du temps qui lui est dévolu.
3. Procédé de la prière:
Il n’y a ni adhân, ni iqâma en ces circonstances. En effet, la Sunna recommnde de ne rien faire de tout cela. Ceci est confirmé par Ibn ‘Abbâs et Jâbir qui ont dit qu’il n’y avait pas d’adhân ni avant la prière de la rupture du jeûne ni avant celle de la fête du sacrifice que ce soit au moment où l’imâm fait son entrée ou à sa sortie de la mosquée. Il n’y a non plus ni iqâma, ni aucun autre appel. Sa‘d Ibn Abî Waqqâç a dit que le Prophète r entamait directement sa prière et ajouta qu’il prononçait ses deux khutba debout, séparant l’une de l’autre en s’asseyant un court instant.
La prière concernée comporte deux rak‘a. L’orant prononce avant la récitation de la Fâtiha, sept fois le takbîr “Allâhu Akbar”, l’un derrière l’autre, immédiatement après takbîtatul ihrâm lors de la prière rak’a, et cinq fois en entamant la seconde. A chaque takbîra, il lèvera les bras au niveau des épaules
Il est à signaler que l’omission volontaire ou involontaire de la takbîra, qui est une Sunna, n’annule pas la prière. Ash-Shawkâni a dit que si l’orant l’omet par inadvertance, il n’a pas à effectuer le sujûd-s-sahw (la prosternation de l’omission).
Il n’y a rien qui établit l’existence d’une prière surérogatoire avant ou après la prière des deux ‘aïd. Bukhâri, selon Ibn ‘Abbâs, le Prophète r détestait même toute prière volontaire avant celle de l’‘aïd.
4. La khutba
La khutba après la prière est une Sunna; il en est de même de l’acte d’écouter attentivement. En effet, le Prophète r començait par la prière. Après avoir terminé les deux khutba, il montait sur la chaire et, faisant face à l’assiatnce, il commençait son allocution faite d’exhortations et d’enseignements profitables à la connaissance de la religion. L’allocution s’ouvrait par la louange à Dieu
Il est d’usage que les Musulmans, à la fin de la prière, se disent les uns aux autres: “Que Dieu l’accepte de nous et de vous”.

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