Voir les Signes d'Allah

Chercher, au fond de soi, la force de voir, de voir vraiment... Etre avec Dieu pour lire ses signes, vivre de son souvenir pour s'emplir d'humilité, donner à la nuit sa lumière et prier à voix haute dans un infini silence :«Nous allons faire descendre sur toi une parole de grand poids : la prière du début de la nuit laisse une empreinte plus forte et permet une attention plus soutenue ; tu as, dans la journée, de nombreuses occupations. Invoque le nom de ton Seigneur ; consacre-toi à lui de tout ton être. Il est le Seigneur de l'Orient et de l'Occident ; il n'y a de Dieu que lui»Coran 73/5-9Donner vie à son cœur est difficile, tellement. Le quotidien du monde nous vole à nous-mêmes. Au point, parfois, de rendre double notre personnalité et de nous déchirer. J'ai ce souvenir, si présent à mes yeux... une image, en Tunisie, en Egypte, en Inde, aux Etats-Unis, en Europe...à l'Orient comme à l'Occident. Vendredi et jours de semaine : le déchirement du monde musulman est là. La foule. La communauté. La ferveur. L'espoir et les meilleures intentions. Le plus beau jour de la semaine, le jour de tous les symboles. Le sermon, le rappel du sens, les yeux mouillés, les larmes du cœur... Le monde de l'islam vibre : en ce vingt et unième siècle comme au début du septième, Dieu est témoin de cette force de la foi. Vendredi...les mosquées s'épanchent, les rues sont mosquée, la terre est mosquée. La Ummah est là. Le pauvre et le riche, l'informaticien et l'analphabète, témoins du même témoignage, étanchant la même soif. Samedi, dimanche, lundi et le reste. Cinq heures du matin, midi ou quatre heures... Le sommeil est lourd, les occupations préoccupent. Tant de silences vendredi, tant de mots les autres jours. Tant de vérité, puis tant de mensonges ; tant d'espoirs, puis tant de plaintes ; tant de volonté, puis tant de paresse. Il y avait la mémoire, il reste l'oubli. Il y avait tant, il reste si peu. Jours de semaine : le quotidien a ses raisons qui ont raison de notre fidélité. Notre époque est une torture. La spiritualité est une épreuve. Vendredi et jours de semaine. La blessure est profonde. D'aucuns, observant les vanités de ce monde, emprunteront les voies de la mystique... loin du monde, loin des ambitions, loin des conflits. Nourris, à la lumière de la seule Lumière. En Occident, on a même considéré que tel était «le véritable islam», l' «autre islam» ; celui qui force le respect, quand il est un islam qui agresse les esprits. Il faudrait vivre loin, pour vivre mieux ; délaisser les hommes pour s'approcher de Dieu. Notre époque semble donner raison au sens de cet exil.Cheminer sur la voie droite, la voie du juste milieu, se souvenir de Dieu et garder en son cœur le sens des valeurs et des finalités. Cheminer, cheminer toujours, malgré les écueils et les adversités, malgré les injustices et les horreurs, espérer en Dieu pour ne pas désespérer des hommes et des événements. Cheminer, cheminer encore, essayer d'être un homme, essayer d'être une femme, simplement. Dans la transparence, dans la clarté, accepter ses faiblesses et son humanité, au cœur du pardon trouver la force de son humilité. Etre humble, pour être, au cœur de la modernité. Et la mémoire, et le rappel : «Souviens-toi de ton Seigneur, en toi-même, à mi-voix, avec humilité, avec crainte, le matin et le soir. Ne sois pas au nombre de ceux qui sont négligents. Ceux qui demeurent auprès de ton Seigneur ne se considèrent pas trop grands pour l'adorer. Ils le glorifient et ils se prosternent devant lui». Coran 7/205-206Face à tous les individualismes inhumains, face à tous les réflexes de consommation, face à toutes les illusions télévisuelles ou cinématographiques, face à toutes les négligences... en refusant toutes les injustices, en s'opposant à toutes les exploitations, en luttant contre toutes les misères... dire, et affirmer avec détermination, la force de cette humilité et de cette confiance en Dieu. Infiniment. Dans l'action, chercher la route ; avec la patience s'armer de lumière. Dans la fraternité des hommes contre la société des individus, dans l'union des libertés contre l'égoïsme des indépendances. La voie droite, au cœur de la modernité : notre spiritualité, en notre cœur, est au cœur de la vie.Refuser la négligence. Et entendre, entendre du plus profond des âges, entendre et écouter, la voix de l'ancien esclave Bilal appelant le fidèle à sa fidélité, par jour cinq fois, et pour l'éternité. Chercher, dans l'écho de cette voix, au rythme des prières... chercher et trouver la direction, la voie. Au cœur de la modernité.

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