IBN SINA

Philosophe et Médecin, né au mois d'août 980 (370 de l'hégire), dans la petite ville d'Afshéna, près de Bokhara; mort à Hamadan en juillet 1037. Son père, originaire de Balkh, était venu se fixer dans le village de Kharmaithan où il occupait un petit emploi auprès du prince samanide (Samani) Nouh ibn Mansoûr, mais il était ensuite allé vivre à Afshéna. Il appartenait à la secte des Ismaéliens et avait l'habitude de discuter chez lui avec ses coreligionnaires des questions philosophiques et religieuses. Le jeune Avicenne était donc à bonne école. A l'âge de dix ans, dit-il lui-même, il savait parfaitement le Coran et une bonne partie des sciences profanes. Ses Activités - Médecin réputé, fonction qui lui vaut tout d’abord sa célébrité, puis l’aide à vivre. - Homme politique proche des princes (persécuté par les uns, protégé par les autres), plusieurs fois ministre, il s’occupe des affaires juridiques de l’État. - Philosophe, il commente l’oeuvre d’Aristote. - Esprit scientifique, il s’intéresse aux sciences de la nature et aux mathématiques. - Poète par souci pédagogique lorsqu’il met en vers des abrégés de logique et de médecine, il sait être un poète véritable lorsqu’il revêt d’images sa doctrine philosophique. Ses idées - Avicenne est un grand médecin et un homme affronte constamment des difficultés. La Logique d’Aristote lui paraît insuffisante parce qu’elle n’entre pas assez dans une application proche de la vie. C’est un scientifique qui s’efforce d’amener les théories grecques au niveau de ce que son étude du concret lui a apporté. - Pour lui, la logique est la science instrumentale des philosophes. - Il croit en Dieu créateur, selon l’Islam. Pour les musulmans, comme pour les juifs et les chrétiens, la source du savoir est la Révélation faite par Dieu aux hommes par l’intermédiaire des prophètes. Avicenne tente de réintégrer le dogme dans son élaboration philosophique. Pour lui, la métaphysique doit apporter la preuve de l’existence du dieu créateur. Postérité - L’influence philosophique d’Avicenne en Occident a été dépassée par celle d’Averroès, qui a remis en cause ses commentaires d’Aristote, mais elle est constante dans le monde iranien. Son oeuvre est contemporaine de la constitution du corpus ismaélien (branche du schisme qui représente l’ésotérisme de l’islam). - Sa pensée sur la distinction de l’«essence» de l’être et de l’existence sera exploitée par Thomas d’Aquin ; elle est une des bases de la philosophie scolastique néo-aristétotélicienne du Moyen Âge chrétien. - Du XIIe au XVIIe siècle, l’enseignement et la pratique de la médecine musulmane et occidentale sont fondés sur son monumental Canon de la médecine, entièrement traduit par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187. Ainsi, au moment où les chrétiens d’Europe traversent la Méditerranée pour partir en croisade contre les Infidèles et brûlent les hérétiques sur la place publique, en Europe les médecins chrétiens tirent quotidiennement parti, pour soigner les maux du corps, de la sagesse des médecins musulmans. Une première contestation du Canon apparaît à la Renaissance : Léonard de Vinci rejette l’anatomie selon Avicenne et Paracelse brûle le Canon à Bâle. Mais c’est surtout à partir de la découverte de la circulation sanguine (Harvey, 1628) que le Canon apparaîtra dépassé. OEUVRES PRINCIPALES: L’ oeuvre d’Avicenne parvenue jusqu’à nous est incomplète. Il écrivait sans relâche partout, à cheval, en prison, et toutes ses connaissances n’étaient accessibles que de mémoire. Il citait Aristote sans avoir besoin de le relire. Il nous manque plusieurs ouvrages fondamentaux de son oeuvre philosophique, (son Traité de philosophie illuminative fut détruit de son vivant). - Le Livre de la guérison [de l’âme] est une oeuvre philosophique dans laquelle on trouve des écrits sur les sciences naturelles, les mathématiques ou encore la métaphysique. - Le Canon de la médecine est une somme claire et ordonnée de tout le savoir médical de son temps, enrichi de ses propres observations. - Écrits sur la géologie, les minéraux, les fossiles et les métaux.

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