La Violence conjugale

La Violence conjugale
A en croire certaines mauvaises langues, l'Islam prescrirait aux musulmans de battre leur femme ! Quand une société souffre de maux, il lui faut les refléter sur un bouc émissaire. La violence conjugale est -hélas- une réalité sociale en dehors de toute référence religieuse. Dans certains pays, 69 % des femmes signalent avoir subi des agressions. Six françaises meurent chaque mois sous les coups de leur mari ou concubin et une sur dix serait soumise à une relation de couple dans l'état de tension permanente, voir de peur. L'OMS indique que près de la moitié des femmes victimes d'un homicide sont tuées par leur partenaire !

Quand on cite un verset coranique, il faut savoir comment le texte en question s'insère dans la Révélation et dans son histoire. Il a fallu pas moins de vingt-trois années pour réformer les coutumes de l'époque anté-islamique. Après être intervenu contre le meurtre des filles, le Coran détermine le mode de conduite des hommes d'une certaine mentalité (1) vis-à-vis d'une femme quelque peu irresponsable. Dès le début de la prédication, tous les commentateurs, dont At-Tabari, ont relevé la fonction pédagogique de ce verset pour des hommes enclin à en venir très vite aux mains :

« ...celles de qui vous craignez la rébellion, faites leur la morale, désertez leur couche, corrigez-les. Mais une fois ramenées à l'obéissance, ne leur cherchez pas prétexte.. » (Coran IV, 34), -révélé après qu'une femme se soit plainte auprès du Prophète d'avoir été giflée par son mari-

Il est exigé d'eux de franchir des étapes : d'abord celle de l'exhortation (et non pas l'admonestation selon les traductions de Masson et Chouraqui) puis celle de l'éloignement, la privant ainsi d'une chaleur et d'un réconfort affectif. Quant à la correction qui ne vient qu'en extrême recours, après avoir épuisé les deux autres solutions, il s'agit, selon Ibn Abbas, d'un coup symboliquement manifesté à l'aide de la branchette du siwâk.

Le message adressé aux hommes est on ne peut plus clair : la voie du dialogue et de la concertation avec son épouse est celle qui correspond à l'esprit qui se dégage de la Révélation, d'autant que la femme maltraitée peut porter plainte auprès du qâdi (juge musulman).

Mais, en fin de compte, n'y a-t-il pas meilleure preuve et meilleur exemple que celui du Messager de Dieu qui était un être de douceur, de patience, respectueux, plein de sollicitude envers les femmes et qui n'en a jamais frappé une seule ? Un être qui entourait ses épouses d'égards et de bienveillance, qui jouaient même avec elles ; n'engagea-t-il pas un jour, une épreuve de course avec Aïcha ? Il émit un jour cet ordre formel: " Ne frappez pas les femmes" (2). L'homme qui lève la main sur sa femme ne suit donc en aucun cas l'exemple du Prophète Muhammad qui a dit par ailleurs :

« Le plus parfait des croyants est celui qui a la meilleure conduite, les meilleurs d'entre vous sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs femmes »,
« Traitez donc bien vos femmes et soyez gentils envers elles, car elles sont vos partenaires » (3)

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