supplice de la tombe



Des rêves prémonitoires du Prophète

Samora Ben Djondob a dit : « Le Prophète avait coutume, une fois la prière terminée, de nous faire face en disant : - Quel est d’entre vous, celui qui a fait un rêve cette nuit ? Si l’un de nous avait fait un songe, il nous l’interprétait selon ce que Dieu voulait qu’il dise. Un jour qu’il nous interrogeait à nouveau, nous répondîmes par la négative à sa question. Alors l’Envoyé de Dieu nous dit : - Moi, j’ai rêvé cette nuit de deux hommes qui me prirent par la main et me conduisirent en Terre Sainte. Là, je vis un homme assis et un homme debout. Celui qui était debout avait un crochet de fer ; il le plantait à l’extrémité de la bouche de celui qui était assis et le tirait avec force jusqu’à ce que sa bouche atteigne la nuque. Puis, il répétait l’opération avec l’autre extrémité de la bouche. Et, dès que le premier coin guérissait, il renouvelait la torture. Je demandai à mes compagnons : - Qu’est-ce que cela veut dire ? – En avant, me dirent-ils.

Nous reprîmes notre chemin jusqu’à ce que nous arrivâmes auprès de deux autres énergumènes : Le premier était couché sur le dos, tandis que l’autre, debout, lui fracassait la tête avec un bloc de pierre. A chaque fois que le bourreau donnait un coup, le bloc de pierre tombait à terre, et la blessure du persécuté se cicatrisait dans le temps qu’il fallait pour ramasser le bloc. Puis, le forcené se remettait à l’ouvrage. – Qu’est-ce que cela veut dire ? Demandai-je encore. – Continue, me répondirent-ils. Nous marchâmes à nouveau, puis nous aperçûmes une anfractuosité qui ressemblait à la gueule d’un four à pain. Elle était étroite au sommet et descendait en s’élargissant à la base. Quand le feu qui était en dessous se ravivait, le contenu de la cavité gonflait et menaçait de déborder. Lorsqu’il s’atténuait la substance retombait à l’intérieur. Il y avait dans cet antre des hommes et des femmes tout nus. Je demandai une nouvelle fois : - Qu’est-ce ceci ? – Continue ! répondirent mes compagnons.

Nous nous remîmes en route et nous arrivâmes à un fleuve de sang. Un homme s’y tenait debout, alors que sur la berge un autre homme était là, disposant d’un tas de pierres placées devant lui. Chaque fois que l’individu essayait de sortir du fleuve, l’homme de la berge lui lançait une pierre dans la bouche et le forçait à rester sur place. Et le manège se poursuivait sans discontinuer. – Qu’est-ce ceci ? Demandai-je encore. – En avant ! me répondirent mes compagnons.

Nous repartîmes et nous parvînmes à un parterre, verdoyant où se dressait un arbre monumental, au pied duquel se tenait un vieil homme et des enfants. Non loin de là, un feu était entretenu par un homme. Mes compagnons me firent monter sur l’arbre et nous pénétrâmes dans une demeure dont je n’avais encore jamais rien vu de semblable. Il y avait des hommes âgés, des jeunes gens, des femmes et des enfants. Nous sortîmes de là et mes compagnons me firent monter dans une maison encore plus merveilleuse que la précédente. Il y avait aussi des vieillards et des jeunes gens. Je dis alors à mes compagnons : - Vous m’avez fait voyager toute la nuit, expliquez-moi maintenant ce que j’ai vu. – Voici l’interprétation, me répondirent-ils ; l’homme dont on déchiquetait la bouche était un imposteur, il propageait des mensonges partout qui se colportaient aux contrées les plus lointaines. Il sera torturé ainsi jusqu’au jour de la Résurrection. L’individu qui se faisait fracasser la tête était un homme à qui Dieu avait appris le Coran, mais il dormait sans le réciter et vivait le jour sans l’appliquer. Il continuera à être supplicié jusqu’au jour de la Résurrection. Les gens (qui brûlaient) dans la cavité, ce sont adonnés à l’adultère et l’homme du milieu du fleuve était un des usuriers.

Le vieil homme au pied de l’arbre c’est Abraham et les enfants qui étaient en sa compagnie sont les fils des hommes. L’homme qui entretenait le feu c’est Malik, le gardien de l’enfer. La première maison dans laquelle tu es entré est la demeure des Musulmans, la seconde est réservée aux martyrs.

Quant à moi je suis Djibril (Gabriel) et mon compagnon Mikaïl (Michel). Maintenant lève la tête et regarde. Je levai la tête et vis ce qui me semblait être un nuage : - C’est ici, me dirent-ils que se trouve l’emplacement qui t’est réservé. – Laissez-moi y aller, leur proposai-je. - Il te reste encore une période de temps à vivre, me dirent-ils, et tu ne l’as pas encore accomplie, dès que ton terme arrivera, tu prendras possession de l’emplacement qui t’est destiné. »


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