Erreurs autres que celles déjà mentionnées Part6



Comment peut-il se faire qu'en quittant sa femme, on en reçoive cent, s'il n'est pas permis aux Chrétiens d'avoir plus d'une femme à la fois ? Et si ces paroles veulent dire que le fidèle aurait cent femmes croyantes sans mariage, ce serait bien pis encore, car ce serait favoriser le concubinage. Et les mots "des terres avec des persécutions", quel sens ont-elles ? Jésus promet des récompenses, et les persécutions sont loin d'être une rétribution qui puisse faire plaisir.

105) Marc, en racontant l'histoire du démoniaque ( V ) dit . " Et tous ces démons lepriaient, en disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. Et aussitôt Jésus le leur permit. Alors ces esprits immondes, étant sortis, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita avec impétuosité dans la mer, et ils se noyèrent dans la mer. Or il y en avait environ deux mille ".

On sait que le commerce de ces animaux était défendu aux Juifs ; aucun des Chrétiens, qui pouvaient en manger à cette époque, n'était assez riche pour posséder un pareil troupeau ; à qui donc appartenait les pourceaux ? . Jésus aurait pu faire sortir les démons sans les faire entrer dans les pourceaux . ou bien il aurait pu les envoyer dans un seul de ces animaux. Il aurait épargné au propriétaire le préjudice considérable résultant de la perte de tout le troupeau, qui devait, en ce temps-là représenter un capital, à l'égal d'un troupeau de moutons ou de chèvres, comme il représente de nos jours chez les mangeurs de cet animal.

106) On lit dans Matthieu (XXVI.) ces paroles de Jésus aux Juifs : " Je vous dis que vous verrez ci-après le Fils de l'Homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel ".

C'est encore une erreur, car les Juifs ne virent jamais Jésus assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel, ni avant, ni après sa mort.

107) Luc dit (VI. 40) : " Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, mais tout homme accompli sera égal à son maître ".

Il me semble qu'il y a erreur ici. On a de nombreux exemples de disciples qui ont été supérieurs à leurs maîtres.

108) Luc rapporte (XIV. 26) ces paroles de Jésus : " Si quelqu'un vient à moi, et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses sœurs, ses frères, et même sa propre vie. il ne peut être mon disciple ".

Cette morale étrange n'est pas d'accord avec l'enseignement de Jésus. Celui qui a dit aux Juifs (Matt. V ) . " Dieu nous a dit : Honore ton père et ta mère, et celui qui les méprisera mourra de mort ", ne peut pas avoir prêché la haine des parents et de la famille.

109) Jean (XI. 49-52 ) . " Caïphe, l'un d'entre eux, qui était souverain sacrificateur de cette année-là, leur dit : Vous n'y entendez rien ; et vous ne considérez pas qu'il est à propos qu'un homme meure pour le peuple, et que toute la nation ne périsse pas. Or, il ne dit pas cela de son propre mouvement ; mais étant le sacrificateur de cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la nation ; et non seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un seul corps les enfants de Dieu qui sont dispersés ".

Il y a plusieurs erreurs à relever dans ce passage :

1) Jean semble vouloir dire que le souverain sacrificateur avait, par la nature même de ses fonctions, le don de prophétiser, ce qui est assurément une théorie fausse.

2) La prophétie ne pouvait se rapporter qu'au peuple d'Israël. Ainsi Jésus ne serait mort que pour la nation Juive et non pour l'humanité tout entière, comme le croient les adorateurs de la Trinité, et les paroles de l'Evangéliste, "et non seulement pour la nation, mais", doivent donc être considérées comme une addition contraire à la prophétie.

3) Ce sacrificateur, auquel l'Evangéliste accorde le don de prophétie, est le même qui a condamné Jésus à mort, qui l'a maltraité et qui l'a frappé, comme on le voit par les passages suivants de Matthieu (XXVI. 57-67) : " Mais ceux qui avaient saisi Jésus, l'amenèrent chez Caïphe, le souverain sacrificateur, où les scribes et les anciens étaient assemblés... Mais Jésus se tut. Alors le souverain sacrificateur prenant la parole, lui dit : Je t'adjure. par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit : Tu l'as dit ; et même je vous dis, dorénavant vous verrez le Fils de l'Homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel. Alors le souverain sacrificateur déchira ses habits, disant :Il a blasphémé ; qu'avons-nous plus besoin de témoins ? Vous venez d'entendre son blasphème, que vous en semble ? Ils répondirent : Il a mérité la mort Alors ils lui crachèrent au visage et le tapèrent de leurs mains ; et quelques-uns lui donnèrent des soufflets, lui disant : Christ, prophétise-nous qui est celui qui t'a frappé ".

Le quatrième Evangéliste dit aussi (XVIII. 13, 14) : " Et ils l'amenèrent premièrement à Anne, parce qu'il était beau-père de Caïphe, qui était le souverain sacrificateur cette année-là. Et Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs, qu'il était à propos qu'un seul homme mourût pour le peuple ".

Si Caïphe avait eu le don de prophétie, ainsi que le croit l'Evangéliste. aurait-il conseillé de faire mourir Jésus ? Aurait-il permis qu'on le maltraitât ? Comment un prophète aurait-il pu vouloir la mort de son Dieu ? Si le don de prophétie peut se concilier avec de pareilles énormités, nous autres, Dieu merci, nous n'avons point de prophètes de cette espèce. D'après cette théorie, on pourrait considérer, Jésus, lui-même, comme un prophète que le démon de l'orgueil aurait égaré et porté à se révolter contre son Dieu jusqu'à prétendre à la divinité, car on ne saurait alléguer, en faveur de Jésus seulement, Infaillibilité que les Chrétiens et les Juifs ne reconnaissent pas aux autres prophètes ; mais la vérité est que, ni Jean a jamais soutenu de pareilles absurdités, ni Jésus a prétendu à la divinité. Ce sont des contes inventés après coup par les Trinitaires. Si l'on admet l'authenticité des paroles de Caïphe, il faut les interpréter dans un tout autre sens : Les Disciples de Jésus croyaient qu'il était le Messie ; selon la tradition juive, le Messie devrait être un roi puissant, qui aurait rétabli l'empire juif . ,cela fit craindre, au grand sacrificateur et aux autres dignitaires, que la croyance en Jésus, comme étant le vrai Messie, ne se propageât parmi les Juifs et ne produisît des troubles qui auraient provoqué les sévérités des empereurs romains. Voilà pourquoi Caïphe a dit . " Il vaut mieux qu'un homme périsse pour toute la nation ". C'est-à-dire qu'il valait mieux faire périr Jésus pour la tranquillité de la nation ; il n'a pas voulu dire : pour le salut des âmes et leur affranchissement du péché originel, qui vient selon les Chrétiens de la transgression d'Adam, arrivée plusieurs milliers d'années avant la naissance de Jésus, parce que c'est là une croyance erronée que les lsraëlites ne partagent point. C'est peut-être pour cette raison que l'Evangéliste s'est ravisé au chap. XVIII. ; en remplaçant le mot « prophétisé » par "conseillé", il y a en effet une grande différence entre les deux mots, et l'Evangéliste a bien fait de substituer le second au premier, quoiqu'en le faisant il se soit contredit.

110) On lit dans l'Epître au Hébreux (IX. 19-21) : " Car après que Moïse eut prononcé à tout le peuple tous les commandements de la loi, il prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, et de la laine teinte en écarlate, et de l'hysope, et il en fit aspersion sur le livre même et sur tout le peuple ; disant : Ceci est le sang du testament que Dieu a ordonné en votre faveur. Puis il fit de même aspersion du sang sur le tabernacle, et sur tous les vaisseaux qui servaient au culte ".

Il y a trois erreurs dans ce passage :

1) Ce n'était pas du sang de veau et de bouc, mais du sang de taureau dont Moïse aspergea le peuple.

2) L'aspersion se fit avec du sang seulement. sans eau, ni laine, ni hysope. Moïse n'aspergea point le livre lui-même, ni les vaisseaux du culte, mais il versa la moitié du sang sur l'autel, et l'autre moitié sur le peuple. Voici, en effet. ce que dit l'Exode (XXIV. 3-6) : " Moïse vint et annonça au peuple toutes les paroles de l'Eternel et toutes les lois. Tout le peuple répondit d'une voix unanime, et ils dirent : Toutes les paroles que l'Eternel a prononcées nous les exécuterons. Moïse écrivit toutes les paroles de 1'Eternel ; et s'étant levé de bon matin il construisit un autel au bas de la montagne, ainsi que douze stèles pour les douze tribus d'Israël. Il envoya les jeunes gens des enfants d'Israël, qui offrirent des holocaustes et qui firent des sacrifices pacifiques à l'Eternel. des taureaux. Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins, et répandit l'autre moitié du sang sur l'autel... Il prit le livre de l'alliance et le lut au peuple ; ils dirent : Tout ce que l'Eternel a dit nous le ferons et nous écouterons. Moïse prit le sang et le répandit sur le peuple, et dit : Voici le sang de l'alliance que l'Eternel a faite avec vous sur toutes ces choses ".

Il me semble que les erreurs que nous venons de signaler ont été la cause de la défense, faite à tous les fidèles par l'Eglise Romaine, de lire la Bible ; cette Eglise dit que le mal, qui peut venir de cette lecture, est plus grand que le bien qu'on en peut tirer, et cette proposition est. à coup sur, bien fondée. Toutes ces erreurs, peu remarquées, lorsque la Bible n'était pas répandue, ont pu être remarquée de tout le monde lorsque les Protestants propagèrent ce livre. On lit dans l'ouvrage intitulé les "Treize Epîtres" (Atthalath 'acharat resalat}. imprimé à Beyrouth en 1849 (pp. 417, 418) : "Examinons maintenant un canon établi avant le Concile de Trente, et approuvé postérieurement par les Papes ; ce canon dit que la lecture des Ecritures en langue vulgaire, pouvant avoir des effets pernicieux, qui dépassent de beaucoup le profit qu'on peut tirer des Livres Saints, les évêques devront autoriser préalablement les fidèles qu'ils croiront, sur l'avis du confesseur, en état de profiter de cette lecture, et il ne sera permis de lire que les traductions autorisées par l'Eglise ; les autorisations devront être données par écrit, et seront personnelles. Si quelqu'un ose lire les Ecritures sans avoir reçu l'autorisation, il commet un péché, dont il ne sera absous qu'après avoir livré son exemplaire aux autorités ecclésiastiques".
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