La zakat de la rupture du jeûne

La zakat de la rupture du jeûne (zakat al-fitr), dite aussi «zakat du jeûne» ou «aumône du mois de Ramadan», est exigée par le Coran, la Sunnah et le consentement unanime des savants: «Réussit, certes, celui qui se purifie», dit le Coran, c’est-à-dire en payant ce droit. On rapporte d’après Ibn Abbâs que: «Le Messager d’Allah a prescrit la zakat de la rupture du jeûne en tant que facteur de purification pour celui qui a observé l’abstinence, et facteur de sustentation pour le pauvre. Ce droit doit être acquitté avant l’accomplissement de la prière de la fête de la rupture du jeûne; faute de quoi, il sera considéré comme une simple aumône». Ibn Omar rapporte que: «Le Messager d’Allah a prescrit aux musulmans la zakat de la rupture du jeûne de Ramadan, tout en évaluant son taux à un sâ` (mesure) de dattes, de lait caillé ou d’orge, payable aux pauvres libres ou esclaves, femmes ou hommes, petits ou grands.» Selon Mâlik, Achafii et Ibn Hanbal, ce sâ‘ est dû par tout musulman et s’applique à toutes ces provisions énoncées. Cependant, Abou Hanîfah exige un sâ‘ complet s’il s’agit d’orge ou de dattes, et un demi sâ‘, s’il s’agit de blé ou de raisin sec. Abou Hanîfah permet de verser l’équivalent de ces mesures en monnaie, car cela est plus profitable au pauvre.Cette zakat est-elle une obligation ? D’après ces mêmes énoncés, on est porté à croire à l’obligation de l’acquittement de ce droit, selon l’opinion de la majorité des savants. Pour Abou Hanîfah et ses compagnons, cette zakat est un devoir. Retenons que pour les Hanafites, il y a une différence entre devoir et obligation. Le devoir désigne tout ce qui s’affirme sur la base d’une preuve conjecturale, et l’obligation désigne tout ce qui s’affirme sur la base d’une preuve textuelle formelle. Les trois Imams Mâlik, Achafii et Ibn Hanbal se basent pour l’exigence de ce droit, sur les deux informations susmentionnées et sur le hadith suivant : « Acquittez-vous de la zakat de la rupture du jeûne pour vous-mêmes et pour ceux qui sont à votre charge.» Devoir ou obligation, cette zakat fait partie des charges que doit supporter tout musulman. De plus, les deux énoncés précités et le hadith rapporté ci-dessus prouvent que «le Messager d’Allah a prescrit cette zakat». Rappelons que les recherches faites à ce sujet par les jurisconsultes se fondent sur ce hadith, sur les actes du Prophète et les agissements de ses Compagnons. Et la communauté musulmane a accueilli favorablement ce droit. Contrairement aux autres types de zakat, il est uniquement attaché à la rupture du jeûne du mois de Ramadan, ce qui a suscité un point de désaccord parmi les jurisconsultes: Ce droit est-il dû le dernier jour du mois de Ramadan après le coucher du soleil, ou bien après l’aube du jour de la fête de la rupture du jeûne? Ibn Abbâs précise le temps de l’acquittement de cette zakat dans son énoncé précité: «Avant l’accomplissement de la prière de la fête de la rupture du jeûne». Or, les jurisconsultes disent que ce temps-là est le plus favorable, et rien n’empêche de le verser bien avant, de sorte qu’Abû Hanîfah parle de la possibilité de s’acquitter de ce droit au début du mois. Cependant, cette parole du Prophète: «Évitez aux pauvres de quémander, ce jour-là.», prouve que l’on peut verser cette zakat le jour de la fête ou un peu avant. Personnellement, je suis d’accord avec ceux qui permettent l’acquittement de ce droit deux jours avant la fête ou même durant la seconde moitié du mois de Ramadan. Il est vrai qu’Ibn Abbâs est favorable au paiement de cette zakat avant la prière de la fête, autrement elle devient une simple aumône volontaire. Cependant, certains doctes regardent ce retard comme détestable, alors que d’autres ne le considèrent pas comme tel. D’ailleurs ce retard ne lève pas cette obligation, mais rend le retardataire responsable d’une infraction. Retenons que ce droit est dû par tout musulman possédant sa subsistance pour un jour et une nuit. Il doit le verser également pour son épouse et ses enfants mineurs ou sans ressources, pour ses père et mère s’ils sont démunis, et pour tous ceux qui sont à sa charge

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