Les secrets du jeûne

L’arrivée de « Ramadan « étant la cause du début du jeûne, Allah ouvre les portes du Paradis. Le Paradis, c’est le voile (sitr). Le jeûne relève des œuvres qu’Allah le Très-Haut est seul à connaître car il consiste dans l’abandon d’un acte (tark). Il ne s’agit pas d’un acte existencié (wujudi) apparaissant aux regards et pouvant être accompli par les membres du corps : le jeûne est voilé pour tout autre qu’Allah. Allah le Très-Haut est seul à connaître sa présence chez le jeûneur. Le jeûneur est celui qui est appelé tel par la Loi sacrée, non celui qui a faim.Et Allah «ferme hermétiquement les portes du Feu» : ce dernier se retourne alors contre lui-même, sa chaleur redouble, ses brasiers se dévorent l’un l’autre. De même pour le jeûneur: lorsqu’il jeûne, les portes du feu de sa modalité naturelle (tabi’a) sont fermées. Le jeûne engendre alors une chaleur nouvelle du fait de l’absence de facteurs rafraîchissants. Le jeûneur en éprouve une souffrance intérieure; son désir redouble d’atteindre des nourritures dont il imagine qu’elles lui apporteraient un réconfort. Le feu de son désir s’intensifie par la fermeture de la porte qui lui permettrait d’obtenir nourriture et boisson. «Et les démons sont enchaînés», c’est-à-dire l’éloignement. Le jeûneur est proche d’Allah par la qualité «samadanienne» ; s’adonnant à une œuvre d’adoration qui «n’a pas de semblable», il se rend proche de Celui qui est qualifié par «rien ne Lui est semblable». Or, pour celui qui possède cette qualification, les démons sont enchaînés. En effet, selon une donnée traditionnelle (khabar) -: «Les démons circulent chez les Fils d’Adam «comme le sang». Empêchez-les de circuler par la faim et la soif» ; celles-ci aident l’homme à résister à ce que le démon veut de lui : qu’il agisse à sa guise et de manière excessive, au-delà de ce qui est admis par la Loi. Sache encore -qu’Allah t’enseigne ainsi une Science et te donne en toute chose une sagesse et un pouvoir (hikmatan wa-hukman)- que «Ramadan» est un des Noms d’Allah le Très-Haut: il s’agit d’as-Samad. Une tradition prophétique mentionne ce point Ahmad b. ‘Adiyyin al-Jurjânî rapporte un hadîth véritable (najîh) transmis par Abou Ma’shar d’après Sa’îd al-Muqbirî, qui le tenait de Abou Hourayra, selon lequel l’Envoyé d’Allah -qu’Allah répande sur lui Sa Grâce unitive et Sa Paix !- a dit: «Ne dites pas «Ramadan» car Ramadan est un des Noms d’Allah le Très-Haut»-. En dépit de la faiblesse résultant de la présence, dans cette chaîne de transmission, de Abou Ma’shar, les savants spécialisés disent que ce hadîth doit être retenu comme authentique et qu’il convient de le prendre en considération : qu’Allah soit satisfait d’eux ! C’est pourquoi Allah le Très-Haut dit : «le mois de Ramadan» (Cor.2, 185) et non pas simplement « Ramadan » ; et encore : «Celui d’entre vous qui a la vision du mois, qu’il le jeûne» (Cor.2, 185) et non pas «la vision du Ramadan». Le hadîth de Abou Ma’shar se trouve ainsi confirmé puisqu’à la parole des savants selon laquelle il doit être retenu en dépit de sa faiblesse s’ajoute l’appui du Coran. Allah a rendu le jeûne «qui n’a pas de semblable» obligatoire de façon inconditionnelle uniquement en ce mois auquel Il a -gloire à Sa Transcendance !- donné un de Ses Noms. Dès lors, ce mois n’a lui-même pas de semblable car aucun mois de l’année ne porte un des Noms dont Allah S’est appelé Lui-même à l’exception du « Ramadan » ; il s’agit d’un nom d’élection, appliqué à un mois bien déterminé. Tel n’est pas le cas de Rajab en dépit du fait que le Prophète -sur lui la Grâce et la Paix divines !- a dit de lui qu’il était «le mois sacré d’Allah» (shahr Allah al-muharram), car tous les mois sont en réalité des mois d’Allah : la qualification particulière de Rajab tient uniquement au fait qu’il s’agit d’un des mois sacrés.

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