Les plus grands secrets du jeûne

Nous ne pourrons comprendre le secret du jeûne que si nous comprenons le secret de l’être humain... Qu’est-ce que l’être humain et quelle est sa réalité ? Est-il ce corps dressé et ce squelette érigé ? Est-il cet ensemble d’organes, de cellules, de chair, de sang, d’os et de nerfs ? Si l’être humain était tel, que vil et petit serait-il alors ! !Oui... L’être humain n’est pas ce squelette matériel. Il est en vérité une âme céleste habitant ce corps terrestre, il est un secret du royaume des cieux placé dans une enveloppe d’argile. La réalité de l’être humain est cette finesse divine et ce joyau spirituel que Dieu a placés en lui : grâce à elle, il comprend et il réfléchit ; grâce à elle, il ressent et il goûte ; grâce à elle, il organise le royaume terrestre et cherche à atteindre le royaume céleste ; grâce à elle, Dieu a ordonné aux Anges de se prosterner devant Adam, et ce n’est sûrement pas grâce à la boue malléable ni à l’argile pétrie qui le constitue : « Quand ton Seigneur dit aux Anges : ‹Je vais créer d’argile un être humain. Quand Je l’aurai bien formé et lui aurai insufflé de Mon Esprit, jetez-vous devant lui, prosternés›. « (sourate 38 intitulée Sâd, versets 71 et 72). Tel est l’être humain : une âme supérieure dans un corps inférieur. Le corps est le logis ; l’âme est son propriétaire et son habitant. Le corps est l’embarcation ; l’âme est le passager et le voyageur. Le logis n’a pas été créé pour lui-même, ni l’embarcation n’a été créée pour elle-même. Le logis profite à l’habitant et l’embarcation sert au voyageur. Combien étranges sont ces êtres humains qui se négligent eux-mêmes et qui se préoccupent de leur maison, ou qui s’assignent à devenir les serviteurs de leurs embarcations ! Ils ont négligé leur âme pour rendre le culte à leur corps. Ce n’est plus que pour leur corps qu’ils œuvrent; ce n’est plus que pour répondre à leurs instincts. Ces êtres humains sont ceux que Dieu a décrits en ces termes : « Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité ? Est-ce à toi d’être un garant pour lui ? Ou bien penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou comprennent ? Ils ne sont en vérité comparables qu’à des bestiaux. Ou plutôt, ils sont encore plus égarés du sentier. « (sourate 25 intitulée le Discernement, Al-Furqân, versets 43 et 44). Tel est l’être humain: une âme et un corps. Le corps a des demandes correspondant à sa nature inférieure; l’âme a des demandes correspondant à sa nature supérieure. Si l’être humain soumet dans son esprit les désirs de son âme à ses instincts, il se transforme dès lors d’un ange miséricordieux à une bête méprisable puis à un diable maléfique. Si l’être humain prend connaissance de sa valeur propre, s’il comprend le secret que Dieu a déposé en lui, s’il se réfère à son côté céleste pour diriger son côté terrestre, s’il se préoccupe du passager avant de se préoccuper de la monture, s’il se préoccupe de l’habitant avant de se préoccuper des murs, s’il fait prévaloir les envies de son âme sur les instincts de son corps, il deviendra dès lors un ange, voire meilleur qu’un ange. « Quant à ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres, ce sont les meilleurs de toute la création. « (sourate 98 intitulée la Preuve, Al-Bayyinah, verset 7). C’est en raison de cela que Dieu a prescrit le jeûne, afin que l’être humain se libère du pouvoir de ses instincts, afin qu’il s’élance au dehors de la prison de son corps, afin qu’il ait raison de ses désirs concupiscents, afin qu’il maîtrise son aspect animal et tende vers un aspect angélique, afin qu’il se rapproche du royaume des cieux, afin qu’il frappe aux portes du Ciel par ses invocations et que celles-ci s’ouvrent pour lui, afin qu’il implore son Seigneur et que Celui-Ci lui réponde : « Me voici, ô Mon Serviteur, Me voici ! «. Le Prophète - paix et bénédiction sur lui - dit dans le même sens : « Trois personnes ne voient pas leurs implorations rejetées : le jeûneur jusqu’à ce qu’il rompe son jeûne, le dirigeant juste et l’opprimé... « (rapporté par At-Tirmidhî - qui qualifia ce hadith de bon -, par Ahmad et Ibn Mâjah, ainsi que par Ibn Khuzaymah et Ibn Hibbân dans leurs Sahîh respectifs).

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